Un coloriage de Pâques à imprimer avant l’arrivée des cloches

À raconter avant ou après avoir colorié son dessin imprimé, le soir avant d’aller se coucher, autour d’une tasse de chocolat chaud durant le goûter ou en voiture pendant un long trajet !

Nous sommes tout début avril, le soleil brille depuis le début de la journée, les abeilles butinent, un parfum de fleurs se répand dans nos narines et Carotte se balade tranquillement dans sa forêt, bondissant dans les hautes herbes et les fougères. Jusque là tout est normal car Carotte est un lièvre !

Ce n’est pas très original pour un nom de lièvre mais ses parents en ont décidé ainsi. Dans la famille de Carotte, tous les enfants s’appellent Carotte. C’est étrange, je vous le concède mais Carotte a tellement de frères et de soeurs que ses parents ont abandonné l’idée de tous les nommer différemment. 

Pour notre histoire, ça nous importe peu que Carotte s’appelle Carotte. Il aurait pu s’appeler Radis ou Betterave, ça n’aurait rien changé à ce qui va bientôt lui arriver.

Carotte est gardien de cloche de Pâques. Il habite dans une forêt secrète. Elle ne figure sur aucune carte et est imperceptible pour un œil humain.  Elle se compose de milliers d’arbres centenaires et en particulier d’un vieux chêne qui trône au beau milieu de ces congénères. Sur ses branches se trouvent 5 cloches aux couleurs dorées. Elles pèsent chacune 10 kilos mais malgré leur poids, elles ont la capacité de voler. Chaque année, à la veille du dimanche de Pâques, elles déploient leurs grandes ailes et s’envolent pour aller cacher des milliers de chocolats sur les 5 continents. 

Carotte à pour mission de les garder. Il passe le plus clair de son temps à faire le tour du chêne pour les surveiller et veiller à ce que personne ne soit tenté de les voler. Jusqu’à présent ça a plutôt bien fonctionné sauf ce jour-là… Après le déjeuner Carotte a commis l’erreur de s’assoupir. 

A son réveil, il s’étire, baille bruyamment et lève la tête. Il constate rapidement que quelque chose cloche…  Les cloches sont regroupées l’une contre l’autre tout en haut de l’arbre.

 « un, deux, trois, quatre…. » Il écarquille les yeux et recompte une nouvelle fois « un, deux, trois, quatre…. » Son petit cœur bat la chamade, il n’en compte que quatre !

Il arrive régulièrement que les cloches aient besoin de se dégourdir les ailes quelques brefs secondes mais elles restent toujours dans le feuillage. 

D’un bond, Carotte grimpe dans les branches pour voir si c’est le cas aujourd’hui mais non…. Seules 4 cloches sont présentes dans l’arbre. Elles se sont hissées le plus haut possible, serrées entre elles, elles grelottent de peur, créant un petit tintement. 

Carotte est effondré, s’il ne retrouve pas cette cloche rapidement, des millions d’enfants n’auront pas de chocolat cette année… Et Carotte va devoir la retrouver très rapidement car les cloches doivent prendre leur envol demain matin.

Il scrute autour de lui à la recherche d’un indice mais ne trouve rien dans l’arbre. Il observe le tronc avec attention, rien non plus. Il regarde alors attentivement le sol. Une longue trace étroite s’enfonce dans la terre et l’interpelle. Il s’en approche. Il connaît cette trace ! Il la connaît pour l’avoir évitée de nombreuses fois. Cette trace est celle laissée par la canne de la vieille sorcière qui vit aux abords de la forêt. 

Les parents de Carotte lui ont toujours dit de l’éviter mais cette fois-ci il n’a pas le choix. S’ il veut retrouver la 5ème cloche il va devoir suivre sa trace. 

Il n’est pas très rassuré mais il prend son courage à deux pattes et s’enfonce dans la forêt. Il suit la longue ligne qui sillonne la terre pendant près d’une heure. Il arrive enfin en lisière de la forêt d’où il aperçoit au loin de la fumée qui sort de la cheminée d’une petite maison aux volets gris. C’est la maison de la sorcière.

Il s’en approche prudemment. Arrivé à quelques mètres, il voit de la lumière jaillir des fenêtres. Il se hisse à la gouttière pour voir ce qui se passe à l’intérieur. Un fouillis sans nom règne dans cette maison. De vieux livres sont au sol, des araignées courent sur le plafond, des crapauds sortent des poches d’un vieux manteau et une odeur de moisi lui chatouille les narines.

Au fond, dans la cuisine, il observe la sorcière qui cuisine. Une grosse marmite se trouve devant elle. Elle remue un bouillon aux couleurs jaune et violet. Des cafards et des yeux flottent à la surface. Carotte n’a pas vraiment envie d’y goûter ni de rester ici plus longtemps que nécessaire. Il continue de scruter l’intérieur et voit au fond du couloir, posée sur une vieille commode, une cage dans laquelle se trouve sa cloche. 

Il va être obligé de rentrer dans la maison pour aller la chercher… Il repère à ses pieds un petit trou de souris. Il se fait le plus petit possible et arrive à se faufiler. Une fois à l’intérieur, il ressent encore davantage l’odeur de moisi. Il ne perd pas de temps et court vers la cage. D’un bond il saute sur la commode, d’un coup de patte il ouvre la cage et enlace sa cloche dans ses bras. Il est tellement heureux de l’avoir retrouvée ! Elle ne peut rien dire mais semble tout aussi enjouée. 

Carotte l’aide à descendre, la guide jusqu’à son trou de souris mais en voulant la faire sortir, il la fait retentir… La sorcière sursaute, lache sa cuillère et se retourne brusquement. Carotte est pétrifié.

La sorcière le fixe dans les yeux. Carotte pousse de toutes ses forces sur sa cloche pour la faire sortir mais rien n’y fait, elle ne passe pas.

La sorcière vient de saisir sa baguette magique. Elle la pointe droit vers la cloche. Une lumière aveuglante en sort et vient se projeter sur la cloche.

Carotte ferme les yeux, il ne veut pas voir ce qui va arriver. Quelques secondes plus tard, un silence pesant règne dans la maison. Carotte finit par rouvrir les yeux. Il voit sa cloche, elle semble intacte. Il la palpe de toutes les côtés. Ces ailes sont là, sa couleur dorée aussi, pas une égratignure. Ses yeux regardent alors en direction de la sorcière. Carotte n’en revient pas, elle a été transformée en statue de chocolat. Le sort qu’elle voulait jeter à la cloche s’est retournée contre elle.

La nuit est tombée lorsque Carotte sort de la maison avec sa cloche sous le bras. Il s’empresse de la ramener dans son arbre et passe la nuit à toutes les surveiller en admirant les étoiles. 

Le lendemain, comme chaque année, le jour de la livraison arrive enfin et toutes les cloches sont rassemblées. Carotte les regarde s’envoler dans le ciel, leurs ailes battant avec force, portant des paniers remplis de délicieux chocolats.

Alors, si tu vois les cloches de Pâques voler dans le ciel, n’oublie pas de leur envoyer un grand sourire et un petit coucou, pour leur montrer combien tu les apprécies. Et qui sait, peut-être que les cloches laisseront derrière elles quelques chocolats supplémentaires pour toi !

Une histoire pensée, rêvée et rédigée par Nicolas Millet