Rater ses études : une chance ? Interview d’Olivier Roland

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Nous avons interviewé Olivier Roland, auteur du livre Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études et entrepreneur à succès. Nous lui avons posé quelques questions qui pourraient t’intéresser concernant le système éducatif d’aujourd’hui, et les alternatives qui s’offrent aux personnes qui se sentent déconnectées de ce système.

Attention ! Les réponses d’Olivier peuvent paraître dures et critique mais elles tentent d’apporter de nouvelles solutions en changeant notre regard sur le monde auquel nous appartenons. Que penses-tu de ce parti pris ?

Olivier roland et son livre

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Est-ce que c’est le succès de ce que tu as créé qui fait qu’aujourd’hui c’est une chance pour toi d’avoir raté tes études ?

Olivier Roland : Quand j’ai arrêté les études c’était un choix. J’aime bien dire que j’ai un bac – 2 ! J’ai arrêté l’école délibérément à 18 ans pour me focaliser sur mon projet de création d’entreprise, j’ai donc créé ma boîte 1 an plus tard et c’était une expérience extraordinaire, je suis très heureux de ne pas être passé par le système scolaire classique à part au début bien sûr, et ça a été une aventure qui m’a appris énormément de choses, beaucoup plus en 1 an que ce que j’ai appris dans les 5 dernières années.

Comment ont réagi tes parents ?

Olivier Roland : En fait ils ne rentraient pas trop dans l’équation, j’étais vraiment déterminé à le faire, mais ils ne m’ont pas non plus mis des bâtons dans les roues. Ils voyaient bien que j’avais des mauvais résultats à l’école, que je m’ennuyais et que je n’étais pas très motivé. Au pire ça fera une année sabbatique !

Quel est selon toi le plus gros défaut du système éducatif actuel ?

Olivier Roland : Le plus incroyable c’est qu’on peut passer 20 ans sur les bancs de l’école et on n’apprend jamais à apprendre. C’est fou ! Je ne suis pas le seul à le dire, beaucoup le disent.

J’utilise une méthode qui s’appelle la répétition espacée : elle est bien plus efficace pour garder les trucs dans sa mémoire. En 1986 = 50 scientifiques américains écrivirent un article se demandant pourquoi l’école n’applique pas la répétition espacée, c’est ce qui est le plus prouvé en neurosciences depuis des décennies comme étant ultra efficace pour apprendre. 30 ans plus tard ce n’est toujours pas appliqué.

Un exemple qui montre l’inertie du système éducatif qui ne se connecte pas très bien aux avancées de la société est qu’on reste sur une philosophie et une vision sous-jacente qui datent du XIXème siècle. Quand ce système a été mis en place à la fin du XIXème siècle, c’était dans le but clair de créer des bons employés et ouvriers qui allaient être dociles et participeraient à l’économie de leur pays.

Un autre exemple qui montre une énorme faille : tout le monde s’accorde à dire que c’est très important d’apprendre une langue étrangère, notamment l’anglais, et le système français est absolument horrible en terme de résultats par rapport à cet objectif car il n’y a que 19% des français aujourd’hui qui s’estiment suffisamment en confiance pour faire un simple dialogue en langue étrangère, c’est très faible ! À titre de comparaison, aux Pays-Bas c’est 77 % !! L’anglais est indispensable aujourd’hui au XXIème siècle, imagine-toi toutes ces possibilités desquelles tu te coupes si tu parles pas anglais, c’est dément !

Autre exemple : l’éducation financière. Il y a un prof américain que je cite dans mon bouquin qui dit : « Les étudiants peuvent sortir des universités prestigieuses avec des titres académiques incroyables, et avoir à peine plus de connaissances financières qu’un élève de CP. Une fois qu’ils entrent sur le marché du travail ils pourraient aussi bien errer nus dehors pendant un blizzard en hiver.” On peut sortir du système éducatif, avoir un doctorat ou avoir écrit une thèse et pourtant tu ne sais pas plus qu’un élève de CP ou presque comment le système financier fonctionne. Et du coup, toute une industrie s’est bâtie sur l’ignorance des gens et propose des produits financiers, de placements, etc… qui sont très mauvais. Il y a près d’1 million de personnes en surendettement en France, ça vient du fait qu’on n’a pas appris ça aux gens.

Au-delà de ça, le gros échec aujourd’hui du système scolaire et le fait qu’il ne faut pas attendre qu’il se réforme c’est qu’on est dans une société qui va de plus en plus vite. Il y a 20 ans, très peu de gens avaient utilisé Internet. Aujourd’hui c’est indispensable, on se demande comment on pourrait faire sans. Dans 20 ans ce sera encore pire, il y aura des nouvelles technologies qui vont apparaître qu’on ne connait même pas aujourd’hui et qui vont tout chambouler. Dans un monde comme ça, les principales compétences que devraient enseigner l’école sont l’autonomie, la créativité, la capacité d’apprendre par soi-même et d’avoir un esprit souple…

Connaissez-vous le site du TED ? On l’appelle souvent le YouTube pour les gens intelligents, car il y a plein de conférences sur des tas de sujets intéressants et le principe c’est que ça ne dépasse pas 18 minutes. Il y a des milliards de visites (2 milliards en 2012, et ça a du exploser depuis) et une des vidéos la plus vue si ce n’est pas la vidéo LA plus vue de tout le TED est celle de Ken Robinson qui a été vue plus de 30 millions de fois. Elle explique pourquoi l’école tue la créativité. D’ailleurs je le cite dans mon livre. Il explique et il démontre dans sa conférence que l’école étouffe la créativité des enfants. D’ailleurs Picasso disait « Tous les enfants naissent artistes, le problème est de rester artistes en grandissant ». C’est un grand problème.

Au-delà de ça, il y a aussi le fait que selon moi, l’école forme des nouveaux analphabètes à la pelle. Alphabète : l’ancienne définition était lire, écrire et compter. Aujourd’hui, 3 nouvelles compétences sont devenues indispensables : 1) maîtriser l’informatique, 2) parler anglais et 3) savoir apprendre par soi-même.

Et quand tu regardes aujourd’hui si les gens maîtrisent ces compétences là en sortant de l’école, la réponse est non. Les gens maîtrisent l’informatique aujourd’hui mais ce n’est pas à l’école qu’ils l’ont appris, c’est chez eux. Et ça montre aussi qu’on peut apprendre des compétences indispensables pour la vie active dans une démarche qui n’est pas « à l’école ». Si tu ne comptais que sur l’école pour apprendre l’informatique tu serais vraiment mal barré.

Donc en résumé tu penses que l’école est démodée ?

Olivier Roland : Je ne suis pas en train de dire qu’il faut absolument arrêter les études et que tout est à jeter. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain ! Il y a bien sûr des choses intéressantes à l’école qu’on apprend. On doit tous apprendre à lire, écrire et compter sinon on ne peut rien faire. On apprend aussi la socialisation…

J’ai fait une vidéo sur 2 bénéfices insoupçonnés de l’école qui sont l’incompétence et l’injustice. Je disais qu’un jour ou l’autre c’est obligatoire vous allez tomber sur un très mauvais prof. C’est super chiant de tomber sur un mauvais prof, ça nous est tous arrivé ! Ça peut même vous dégoûter d’une matière à vie ! Mais c’est quand même important car ça nous met en contact avec l’incompétence en position de pouvoir et du coup ça nous apprend à réussir nos objectifs malgré l’incompétence. C’est un peu paradoxal mais on ne vit pas à Disneyland, on tombe parfois sur de gens incompétents et il faut apprendre à gérer ça.

Pareil pour l’injustice : le fait de socialiser avec d’autres enfants, c’est pas obligatoire d’avoir l’école pour ça, mais ça fait partie des bénéfices. Rapidement, quand on est avec d’autres enfants, on est en contact avec l’injustice, avec le fait d’être puni à la place de quelqu’un d’autre par exemple et ça fait partie malheureusement de l’apprentissage de la vie.

Au-delà de ça, il n’y a pas que des choses négatives comme ça qui sont utiles à l’école, mais de manière générale, ce que j’ai voulu faire avec ce livre ce n’est pas de dire qu’il faut arrêter les études, je ne dis pas du tout ça, je dis juste que l’école est trop souvent vue comme une vache sacrée intouchable qu’on n’a pas le droit de critiquer. Il faut justement aller au-delà de cette posture et voir vraiment son imperfection. Rien n’est parfait sur Terre, l’école en fait partie, et il y a des imperfections qui sont quand même très fortes. Il faut les connaître pour pouvoir les contourner.

Comme ce système a une inertie gigantesque, il est inutile d’attendre qu’il se réforme, il vaut mieux prendre sur soi en ayant une connaissance précise de ses défauts, contourner ces limites par nous-mêmes. Ça passe par notamment des démarches personnelles, de méthodes et de techniques que je partage dans ce livre tout simplement.

Tu proposes des méthodes d’apprentissage, dirais-tu que tu es autodidacte ?

Olivier Roland : Ce que je dis ce n’est pas fait pour tout le monde. Mon livre est fait pour une catégorie particulière de personnes que j’appelle les rebelles intelligents, qui se sentent mal à l’aise dans le système actuel, qui ont l’impression de perdre leur temps à l’école ou dans leur job actuellement et qui ressentent au fond d’eux l’appel de faire autre chose tout simplement.

Il y a des tas de gens pour qui le système scolaire il convient bien, ils ont besoin d’un cadre comme ça rassurant et ensuite d’être employés, il n’y a pas de soucis ! Je m’adresse à une catégorie particulière de la population.

Moi je suis autodidacte et j’encourage fortement le fait d’apprendre par soi-même et d’avoir cette démarche. Il y a trop de personnes qui croient aujourd’hui de manière inconsciente qu’une fois qu’elles ont passé leurs diplômes, elles n’ont plus besoin de rien apprendre, qu’à part quelques formations professionnelles elles n’ont plus besoin de lire, de suivre des formations, etc… C’est une erreur dramatique !

Ça a toujours été une erreur, par exemple, imaginons la même personne dans 2 univers parallèles. Dans un univers, cette personne va lire 2 livres pratiques par mois. Dans l’autre, elle va regarder la télé. Au bout de 10 ans, la différence est énorme : elle aura lu 240 livres ! Vous voyez la différence que ça fait potentiellement en termes d’horizons intellectuels, de techniques apprises, de potentiels de réussite, de motivation, etc… C’est juste démentiel !

C’est vraiment important de comprendre que déjà quand on quitte l’école ce n’est pas pour autant que l’apprentissage s’arrête, et au-delà de cette différence fondamentale, il y a aussi le fait que la société s’accélère de plus en plus vite, on est dans une société qui change à une vitesse ahurissante. Si tu n’es pas tout le temps en train d’apprendre, tu es juste en train de faire du sur place pendant que les autres sont en train d’avancer, du coup tu recules ! Et un jour ou l’autre ça va te rattraper et tu vas te retrouver comme les taxis à défiler dans la rue, pour demander au gouvernement de les défendre alors que leur monde n’existe déjà plus ! C’est déjà fini !

C’est la même chose que de regarder des castors édifier un barrage de brindilles, alors qu’un tsunami arrive ! Ils peuvent peut-être gagner quelques victoires tactiques, mais on sait tous que sur le long terme, de toute façon, leur métier est condamné, dans 10 ans les voitures automatiques vont débarquer, et ce sera fini ! Donc ils feraient mieux plutôt que de se prendre la tête à défiler dans la rue et à brûler des pneus, de réfléchir tout de suite à comment s’adapter en prenant en compte l’évolution des technologies qui arrivent maintenant.

Qu’est-ce que je peux faire d’autre, comment je peux faire une reconversion professionnelle, et c’est ça aussi que l’école doit apprendre aujourd’hui, cette capacité d’adaptation, cette souplesse, ce savoir finalement qu’il y a de fortes chances que le métier par lequel tu vas démarrer ta vie ne va plus exister d’ici la fin de ta carrière, ou qu’il va tellement évoluer que de toutes façons si tu ne te formes pas, tu es mort !

L’autodidactisme fait partie je pense des compétences qui devraient être enseignées à l’école, pour insuffler cette motivation. Tu ne peux pas le faire pour tout le monde encore une fois, ça s’adresse à une catégorie particulière de la population, mais tu devrais pouvoir le faire tout simplement.

Oui personnellement je suis autodidacte, d’ailleurs c’est rigolo car toutes les compétences les plus importantes de ma vie – à part celles de base, lire compter écrire – je les ai apprises par moi-même à commencer par l’informatique puisque la 1ère boîte que j’ai créée à 19 ans c’était une boîte de prestations informatiques, et que j’avais les compétences pour être prestataire informatique car j’ai commencé l’informatique par moi-même à 15 ans et j’ai appris énormément de choses.

D’ailleurs, heureusement que je n’ai pas attendu l’école pour apprendre ça car à l’école ils m’avaient appris à faire de la programmation dans un langage complètement obsolète, qui est basique, sur des machines antédiluviennes qui n’avaient aucun rapport avec les machines utilisées par le marché. C’était des ordinateurs Thomson et l’état français les avaient achetés uniquement car ils étaient français et ça n’avait aucun intérêt.

Que conseillerais-tu aux parents d’élèves qui sont en difficulté ou qui s’ennuient à l’école et qui n’y arrivent pas du tout, alors qu’on s’entête à les faire redoubler, tripler… ?  

Olivier Roland : C’est un problème complexe. Quand j’ai déménagé à Londres, je me suis débarrassé de 90 % de mes possessions. Je suis tombé sur un vieux carnet de correspondance scolaire, de ma dernière année, et dedans il y avait des coupons de retard et d’absence. Je peux dire que ce qui m’a vraiment frappé c’est qu’il n’y avait plus aucun coupon de retard, ils avaient tous été enlevés, plusieurs dizaines, et plus de la moitié des coupons d’absence qui n’étaient plus là. C’est fou, je me suis rappelé que j’étais tellement démotivé que je prenais le moindre prétexte pour ne pas aller à l’école, le moindre rhume et je n’y allais pas. Alors qu’une fois que j’ai créé ma boîte, si je suis tombé malade 2 fois en 15 ans c’est déjà énorme ! Et ça montre bien la différence de motivation !

J’étais tellement démotivé à l’école que je me suis fait convoquer par le directeur qui m’a dit « Écoute Olivier, il faut vraiment qu’on règle ça car tu es tellement démotivé que tu démotives les profs ! » J’avais atteint un niveau, j’étais au top du top ! Incroyable ! « Il faut qu’on fasse quelque chose, là les profs quand ils te voient ils ont pas envie de faire cours ! » Et donc je suis passé en quelques mois, en quelques instants même, d’un mec comme ça affalé sur sa table, qui s’ennuyait, qui dormait en cours, toujours en retard, jamais là, qui avait des mauvaises notes, à un mec qui avait le feu sacré.

Quand je me suis lancé dans mon projet de création d’entreprise, j’étais inarrêtable, il y avait une montagne en face de moi, je fonçais dedans, je faisais un trou dedans, j’en avais rien à faire, c’était le jour et la nuit, rien ne m’arrêtait ! La 1ère année de mon entreprise, je me suis coupé le doigt, il était tout pris, et j’allais voir les clients comme ça, je conduisais d’une main, c’était chiant d’ailleurs car quand je devais passer une vitesse, je devais lâcher le volant, c’était un peu dangereux ! Mais rien ne m’arrêtait, j’avais ce mindset, j’étais à fond ! C’est fou car entre l’Olivier à l’école et celui qui crée sa boîte, c’est la même personne, mais pas du tout la même motivation. Alors qu’est-ce qui a fait la différence ? C’est que je me suis lancé dans un projet ambitieux, qui me passionnait vraiment.

Et c’est ça le conseil que je donnerais aux parents des enfants qui sont en difficulté. Et je sais que ce n’est pas forcément facile ! Mais les encourager à trouver un truc qui les passionne vraiment et s’y jeter à corps perdu. Parce que c’est là où tu vas avoir le feu sacré, c’est là où tu vas révéler ta vraie personnalité, et c’est là aussi où tu vas te mettre à apprendre des trucs en étant ultra motivé, car quand je me suis mis dans mon projet de création d’entreprise, je n’y connaissais rien, j’ai du apprendre plein de choses !

Et j’ai adoré faire ça et en plus, c’était le double effet Kiss Cool car toutes les choses que j’apprenais, je devais les mettre en pratique tout de suite ! Donc c’était pas des trucs que j’apprenais pour la culture générale, je les internalisais, je les appliquais, ça donnait des compétences internes qui m’ont ensuite servi tout le reste de ma vie, qui me servent encore aujourd’hui !

Donc tu vois la différence, ça dépend des profils, mais quand quelqu’un est en situation d’échec scolaire, c’est peut-être aussi qu’il s’emmerde tout simplement, et il faut lui trouver un truc qui le passionne. Quand ça ne vient pas de la personne en elle-même c’est difficile. Moi, ça venait de moi et c’était génial.

Je ne peux pas m’adresser à tout le monde, je m’adresse aux rebelles intelligents. Donc, plutôt que de parler aux parents, je parlerais aux jeunes qui sont en difficulté, je leur dirais : « Est-ce que tu es un rebelle intelligent, est-ce que tu sens en toi un appel à autre chose, tu vois, une flamme, un truc, tu as envie de créer quelque chose, de faire quelque chose de différent, si oui, n’hésite pas à te lancer dans un projet comme ça, qui te sort de ta zone de confort et tu verras, ça va te donner des ailes. »

Après je ne suis pas un avocat, qui dit qu’il faut brûler ses vaisseaux derrière soi, on se met un bandana sur la tête, le couteau entre les dents, on y va en mode banzaï, si on meurt tant pis, si on réussi tant mieux. Je ne fais pas partie de cette école là, j’ai toujours pris des risques mesurés.

C’est faux, c’est un mythe de croire que les entrepreneurs comme ça prennent des risques inconsidérés, la plupart des entrepreneurs à succès prennent au contraire des risques extrêmement mesurés, et ils s’assurent toujours d’avoir un plan B, un plan C, un plan D, un plan E, et que même s’ils se plantent, il n’y a rien de trop grave qui se passe.

Quand j’ai décidé d’arrêter l’école à 18 ans et de créer ma boîte à 19 ans, je l’ai pas fait sur un coup de tête ! J’ai d’abord testé mon idée. À la base, l’idée c’était de faire une boîte de prestations informatiques car j’avais suffisamment de compétences là-dedans, j’avais des amis qui me demandaient régulièrement de les dépanner car ils avaient des problèmes qui leur paraissaient insurmontables, et que moi je résolvais comme ça.

Avec un ami on a eu l’idée, on s’est dit on va tester l’idée, le concept. On va passer l’annonce dans un journal local. C’était en 1999, c’était encore en francs, on a investi 60 francs, on a eu 5000 francs de chiffre d’affaire en 1 mois. Je peux te dire que quand tu es un jeune de 18 ans qui gagne 50 francs d’argent de poche par semaine, tu te dis Waouh super !

Et c’est ce test, en conditions réelles, qui m’a permis d’aller dans la réalité concrète du terrain, de rencontrer les clients et de voir qu’il y avait véritablement un marché. Il m’a donné la confiance nécessaire pour arrêter l’école à 18 ans, dire à me parents « c’est ça ou rien » et de lancer ma boîte ! Et j’aurais jamais fait ça si j’avais pas fait ce test.

Donc, attention de ne pas déformer les propos et de dire qu’il faut faire les choses en mode kamikaze. Lancez-vous dans un projet qui vous passionne, qui vous tient à coeur et lancez-y-vous à fond, mais faites-le quand même en mettant toutes les chances de votre côté, en minimisant les problèmes si jamais vous vous plantez, et donc ça passe notamment par faire un test en conditions réelles le plus vite possible.

As-tu eu une aide pour lancer ton entreprise, des livres, un mentor… ?

Olivier Roland : C’est une bonne question. Ça n’a pas été facile de passer du statut de lycéen à celui de chef d’entreprise, d’ailleurs j’ai fait beaucoup d’erreurs et j’ai failli planter ma boîte dans les 6 premiers mois. Mais en fait, j’ai bossé un an sur le projet et je peux dire que je n’y connaissais rien !

Je suis allé à la Chambre des Métiers et la Chambre de Commerce de ma ville, j’ai dit : « je veux créer ma boîte, comment je fais ? » Ils m’ont donné une liste d’organismes à aller voir pour m’accompagner dans ma démarche et j’ai eu la chance d’être accompagné par des organismes super qui m’ont vraiment aidé à trouver des financements, à faire le business plan etc… Sans eux, je n’aurais pas pu réussir.

On a cette chance aujourd’hui, extraordinaire, où vous avez des dizaines d’organismes, d’accompagnants à la création d’entreprise, qui sont entièrement gratuits ! Il faut en profiter ! Il faut aller les voir, il y a des gens très compétents dans leur domaine, ce ne sont pas des entrepreneurs mais ils connaissent leur métier quand même, et en plus on peut obtenir des tas de subventions, de prêts d’honneur… même quand on est un jeune, à conditions que le projet tienne la route. C’est ça qui est extraordinaire !

À part dans des secteurs qui sont encadrés (si vous êtes médecin, avocat, etc…), personne ne vous demande votre diplôme quand vous créez votre boîte, tout le monde s’en fout ! Tout ce que les gens vous demandent, c’est la qualité de votre prestation ou de votre produit.

Et moi j’étais un ado boutonneux, mal dans ma peau, j’étais super mal habillé, j’avais pas confiance en moi ! J’ai réussi à 18 ans à convaincre une banque, 2 organismes d’accompagnement et la famille élargie de me prêter de l’argent pour créer ma boîte ! Et si j’y suis arrivé, vous pouvez y arriver aussi ! Je n’avais aucun diplôme, aucune expérience, aucun réseau, rien, je suis parti de zéro et ça ne m’a pas empêché de réussir, et encore une fois, ces organismes d’accompagnement m’ont beaucoup aidé, et je vous encourage fortement à les rencontrer pour créer votre boîte.

Pour en revenir à ton parcours scolaire, peux-tu nous raconter une anecdote, quelque chose qui t’est arrivé, une histoire qui t’a marqué en bien ou en mal à l’école ?

Olivier Roland : C’est ça, c’est quand le directeur m’a convoqué en me disant Olivier, écoute tu es tellement démotivé que tu démotives les profs, moi j’ai trouvé ça énorme ! Et encore aujourd’hui quand je m’en rappelle je rigole, j’ai moins rigolé quand j’étais dans son bureau mais maintenant j’en ris !

Il y a un mec qu’on aime bien, qui a dit « Inventer, c’est penser à côté ». Est-ce que tu penses qu’entreprendre, c’est penser à côté ?

Olivier Roland : D’une certaine manière oui, c’est pour ça que le titre du livre c’est « Comment devenir libre, vivre à fond et réussir en dehors du système ? » Il y a bien « en dehors du système », « à côté ».

Le système est conçu pour créer des bons ouvriers et des bons employés. Donc c’est parfait pour les gens qui veulent être ouvriers ou employés, mais beaucoup de personnes se sentent étouffées là-dedans, aspirent à autre chose, veulent faire autre chose.

Moi je conçois mon livre de cette manière, je pense qu’il y a beaucoup de braises qui ne demandent qu’à prendre pour devenir de magnifiques feux, avec beaucoup de chaleur et de lumière, et que ces braises on les a arrosées toute leur vie. J’aimerais avec ce livre tout simplement être la petite brise qui va faire qu’elles prennent et deviennent ces beaux feux !

Ce livre s’adresse aux gens qui ne sont pas satisfaits du statu quo, du système actuel et qui pensent qu’il y a autre chose que passe ton diplôme et fait du métro boulot dodo pendant 40 ans.

Steeve Pavin que je cite dans ce livre a dit « Je ne sais pas si je mourrai riche ou pauvre, mais je ne mourrai pas avec ma musique encore en moi. » Ce qu’il veut dire par là c’est que c’est super important d’exprimer ce qu’il y a en soi, et mourir alors qu’on n’a pas réalisé son potentiel, c’est comme si Chopin était mort avec sa musique encore en lui et n’avait pas réalisé tout ce qu’il a fait. Nous avons tous un potentiel de créations énorme, de réalisations, et c’est important de le vivre et d’apporter de la valeur au monde tout en s’apportant de la valeur à nous-mêmes.

Comment vois-tu l’avenir du système éducatif, penses-tu qu’il a un avenir tel qu’il est ou est-ce que ça tend vers une révolution ?

Olivier Roland : C’est une excellente question ! Très honnêtement, je me place plutôt dans la perspective de l’individu que du système. C’est aussi le fond de mon propos, on éduque les gens à croire qu’il faut tout attendre du système et qu’ils ne peuvent pas avoir d’autonomie personnelle.

Ce que je dis justement c’est que peu importe que le système fonctionne ou pas, vous pouvez aussi réussir des choses par vous-mêmes, en dehors de ce système là, ou avec lui, en prenant en compte ses faiblesses.

Je ne suis pas le meilleur expert du système éducatif en tant que tel et de son évolution. Je pense néanmoins qu’il va se faire disrupté par la nouvelle technologie, c’est déjà en train de se faire et je veux dire, il y a de plus en plus de gens qui se rendent compte de l’obsolescence de ce système éducatif, et je pense que ça va se faire en grande partie par plus de focus donné au fait de rendre les gens créatifs, autonomes, dans les capacités d’apprendre à apprendre, et aussi beaucoup plus d’utilisation de nouvelles technologies.

Il n’y a pas assez d’informatique aujourd’hui à l’école, il y a des logiciels géniaux qui permettent de faire de la répétition espacée qui sont beaucoup plus efficaces que les traditionnels, et en plus, il y a quand même un gros challenge qui va les challenger énormément dans les années à venir : c’est que les universités prestigieuses filment les cours à une vitesse ahurissante, il y a de plus en plus de cours qui sont disponibles sur Internet. De plus en plus de cours que tu peux suivre à distance, tu peux passer des diplômes à distance, et même des Universités comme MAT font ça, c’est pas n’importe qui !

Ça va pas faire plaisir à beaucoup de profs, mais quand tu as de plus en plus de cours de profs qui sont disponibles en vidéo, il y a une sélection naturelle qui se met en place automatiquement, naturellement, les meilleurs profs vont être plus partagés, plus vus que les autres. Et donc, très vite, les meilleurs cours vont être vus des milliers de fois alors que les autres vont tomber dans l’oubli. L’importance du prof diminue aussi car tu as moins besoin d’avoir un prof dans un amphithéâtre en train de t’expliquer le truc car tu as accès à un prof qui est 10 fois meilleur que lui en vidéo, et qui est facilement identifiable car c’est celui qui a le plus de vues !

Je parle de ça dans mon livre en prenant l’exemple d’un prof de physique qui s’appelle Walter Lewin, ses cours étaient légendaires sauf que personne ne le connaissait en dehors du MIT. À partir du moment où ses cours ont été filmés, ils ont été vus des millions de fois sur YouTube, et on parle de physique, c’est pas le truc le plus funky du monde ! Ce mec là a vraiment un talent incroyable, il transforme le cours de physique le plus ennuyeux en spectacle, tu le regardes juste pour le divertissement, c’est incroyable, et tu apprends des tas de trucs. Et les profs ne se rendent pas compte qu’ils vont bientôt être en concurrence avec tous les profs de la terre, du coup c’est génial pour nous et c’est triste pour les profs, le rôle du prof va sans doute se métamorphoser parce que comme il y aura beaucoup moins d’intérêt à ce qu’il partage le savoir, il aura plutôt un rôle d’animation, de gestion pour s’assurer que les élèves suivent bien.

Le rôle va se transformer et les profs vont à mon avis avoir beaucoup de mal à accepter cette transformation, ce qui va d’autant plus ralentir l’adaptation du système scolaire au nouveau monde, c’est ça le problème, c’est que l’inertie du système scolaire fait que, même si un jour il arrive à se réformer, à mon avis il aura une réforme de retard à chaque fois, il aura toujours un train de retard, parce que le monde va de plus en plus vite, les disruptions arrivent de plus en plus vite et donc peut-être qu’il y aura des start-up qui vont se mettre à prendre en charge l’éducation.

Ça se voit de plus en plus, j’en parle dans le livre, il y a des mouvements qui se créent aux États-Unis, comme la fondation 20/20 créée par un milliardaire américain, qui a décidé de financer tous les ans 20 talents, il leur donne 100000 $ pour quitter l’école et se consacrer à leur projet. Ça a fait énormément de discussions aux États-Unis et de controverses, il y a le mouvement Uncollege, pareil qui préfère remplacer une année d’école par un projet où tu voyages partout dans le monde et tu vas faire des trucs super passionnants.

Ce genre d’initiatives, on les voit de plus en plus, il y a des tas d’applications par exemple pour apprendre les langues qui sont infiniment plus efficaces que les cours de langues, et le problème de l’apprentissage de l’anglais aujourd’hui en France, c’est que l’anglais, c’est une langue extrêmement simple à l’écrit, il y a très peu de conjugaison et de grammaire, c’est assez facile à écrire, c’est à l’oral que c’est super complexe ! Il y a des tas de prononciations différentes, des sons qu’on n’a pas en français, il y a une disparité énorme entre la façon dont ça s’écrit et la manière dont ça se prononce, beaucoup plus que dans les langues latines, et les profs n’insistent pas là-dessus, ce qui fait que tu peux avoir une très bonne compréhension écrite de l’anglais et ne pas te faire comprendre car ton accent est incompréhensible.

Le gros problème de ça c’est que la plupart des profs en France sont des français qui parlent anglais avec un accent français. Déjà ils n’insistent pas assez sur l’importance de la prononciation, mais en plus eux-mêmes parlent avec un accent donc ils t’apprennent les choses d’une mauvaise manière. Mais encore une fois, grâce à Internet, l’époque à laquelle on était bloqué avec un prof qui parlait avec un mega accent français est révolue !

Avec le Web, tu as accès à des millions de vidéos YouTube en anglais qui te permettent de choper l’accent plus vite, et tu trouves des cours de profs dont c’est la langue natale facilement sur Internet. Il y a notamment un site qui s’appelle italki.com où tu peux réserver des cours de langue dans n’importe quelle langue avec des natifs et tu peux apprendre l’anglais de Grande-Bretagne, des États-Unis ou d’Australie car tu peux trouver des profs qui sont australiens ou américains ! Tu peux faire des cours sur Skype avec eux !

Ça disrupte complètement le truc et du coup l’intérêt des profs d’anglais en France diminue fortement. Voilà le genre de choses qui va arriver, et je pense que le système éducatif est beaucoup trop conservateur, ne voit pas le raz-de-marée qui est en train d’arriver, qu’ils vont se faire disrupter que ça ne va pas se faire dans la joie et la bonne humeur.

Je ne veux pas non plus jeter la pierre, il y a plein de gens dans l’éducation nationale qui essayent de faire changer les choses mais on voit qu’ils se heurtent tout le temps à des résistances internes fortes. Il y a eu cette femme récemment, Céline Alvarez, qui a voulu mettre en place une expérience de 3 ans dans une école maternelle, à la fin on lui a dit merci au-revoir mademoiselle. Il est très difficile de réformer même pour les gens qui veulent réformer, c’est ça qui est incroyable.

C’est une bonne nouvelle, ça veut dire qu’on tend vers de plus en plus de qualité et que les gens qui se sentent mal dans le système actuel trouveront par un autre moyen quelque chose qui leur conviendra.

Olivier Roland : Oui tout à fait, je pense que ça va dans le bon sens, mais c’est ce que l’on appelle la destruction créatrice, c’est-à-dire que pour avoir toutes ces nouvelles choses qui arrivent, l’ancien modèle va devoir être détruit partiellement, et ça passe aussi par cette prise de conscience de son imperfection et de ses limites.

Et pour en revenir à ton livre, on peut le trouver où ?

Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études est dans toutes les bonnes librairies françaises, belges, québécoises, suisses, DOM-TOM, toutes les librairies françaises en Occident, dans les pays africains francophones aussi, sur Amazon, en format numérique sur le Kindle, sur l’iBookStore et sur le Kobo, en gros il est disponible partout.

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Apprentissage et éducation, Méthode Montessori


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