Aider ton enfant à apprendre à lire et à écrire : de quoi s’arracher les cheveux parfois, mais aussi de quoi faire preuve de beaucoup d’imagination !
Elia du blog Cotidiane nous invite à revoir cette étape comme une activité ludique à vivre en famille.
Elle nous partage différentes activités ainsi que 2 PDF à télécharger pour te faciliter la mise en place : le loto des lettres et l’abécédaire !
Ecole fermée : le mot d’ordre est tombé !
On nous a beaucoup parlé de continuité pédagogique y compris pour les maternelles sans trop savoir ce qu’on allait mettre en place.
J’ai reçu une feuille A4 avec quelques « notions » de la maîtresse et du maître que j’ai modulée.
Pas de panique, voici des activités à faire avec nos enfants !
Comme on peut souvent le voir sur mon blog, la lecture est une affaire de famille.
Être entourée de livres a contribué à l’envie de déchiffrer de ma fille.
Cette envie a été renforcée par l’entrée en maternelle et les premiers apprentissages.
Mais il s’agit avant tout d’une envie naturelle !
Selon Maria Montessori, entre 0 et 6 ans, l’enfant est dans une période sensible au langage.
Il s’agit du stade de « l’esprit absorbant », l’enfant souhaite découvrir, agir par lui-même et acquérir les outils lui permettant de développer son indépendance.
Ainsi, l’enfant est attiré par tout ce qui se rapporte au langage, il apprend à parler parfois plusieurs langues.
C’est aussi une période dans laquelle l’apprentissage de l’écriture est facilité.
L’enfant retient avec facilité le vocabulaire, les lettres voire certaines notions.
C’est pour cette raison qu’il est capable de nous raconter l’histoire du soir page par page si on l’a déjà lue plusieurs fois.
Accompagner son enfant vers la lecture / l’écriture
Oui !
C’est plutôt une bonne chose d’accompagner son enfant sur cette voie et de profiter de cette période sensible.
Une fois la période sensible passée, l’enfant entre dans une phase dite « esprit raisonnant » où il préfèrera mettre en place les outils acquis que les acquérir.
Accompagner progressivement son enfant sur le chemin des compétences langagières lui permet donc de commencer à structurer la pensée.
Mais attention, il ne faut pas entrainer une surstimulation qui peut être un frein aux apprentissages.
Pour nous parents, l’essentiel – qui n’est pas toujours simple – c’est de résister à l’envie d’aller vite, à la comparaison ou encore à la surchage de nos enfants.
Pour la petite histoire, aux vacances de Noël, les fils de deux de mes amies qui ont le même âge que ma fille, savaient écrire leur prénom.
J’étais extrêmement frustrée car la mienne ne savait pas en faire autant.
J’étais dans la comparaison, prête à changer d’école parce que je pensais « qu’ils ne faisaient rien ».
Seulement, en prenant le bus avec elle (merci la pluie), je me suis aperçue qu’elle reconnaissait des lettres.
Le « S » qui chante sssssssssssssssss, le « M » de maman et évidemment, les lettres qui composent son prénom et qui sont « ses lettres ».
J’ai compris alors que plutôt que d’être dans la répétition de la graphie des lettres écrites d’un prénom, à l’école on s’intéressait à l’alphabet et à la chanson des lettres.
Mais surtout, j’ai arrêté d’être dans la comparaison et me satisfais d’être dans l’observation de ma fille.
J’ai quitté mes lunettes de prof à qui on a appris qu’il y a un programme donc un rythme unique et je garde mes lunettes de maman qui observe chaque jour que le rythme des enfants leur est propre.
La maison ne concurrence pas l’école ?
Je n’ai pas fait le choix de l’instruction à la maison.
Il est donc hors de question que son accompagnement dans ses activités et selon ses intérêts soit associé à un temps scolaire.
(Enfin ça c’est en temps normal, aujourd’hui avec le confinement c’est différent).
Je ne souhaite pas que nos activités viennent concurrencer l’école ou viennent pour « performer » à l’école.
C’est seulement que son intérêt est très porté sur l’alphabet et l’écriture en ce moment.
Il est donc primordial que nos temps d’activités restent une période d’éveil sans exigence et surtout que cela soit ludique.
Comme jusqu’à 6 ans, les expériences sensorielles constituent pour les enfants la voie privilégiée pour accéder à la connaissance.
Nous avons suivi cette voie et les approches alternatives d’apprentissage.
Le tout vient compléter ce que ma fille fait en maternelle et lui permet de bien distinguer les deux moments.
À la maison, c’est jeu et plaisir avant tout !
La règle d’or :
Limiter le temps de l’activité et surtout aller au rythme de l’enfant. L’enfant est le maître de son apprentissage.
Mes lettres sensorielles
L’une des premières choses proposées a été le livre « Les Lettres à toucher de Baltazhar » chez Hatier.
C’est un très joli livre qui permet de toucher la lettre et d’en suivre le tracé.
Suivre le tracé, c’est drôle mais il faut aussi se l’approprier : nous avons créé des lettres sensorielles.
Sur un morceau de carton ou un papier épais, dessiner une lettre creuse à remplir : coloriage, collage avec des pâtes, du papier, du coton, des paillettes.
Chaque lettre doit être mise en avant par une seule texture.
En effet, ce travail de « sensorialisation » des lettres est très largement inspiré du travail de Maria Montessori.
Cette dernière précise bien que pour favoriser la concentration et renforcer la confiance, il ne faut choisir qu’un seul critère de variation pour guider les observations de l’enfant.
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L’enfant doit aller à son rythme et ne pas être surchargé.
Il ne faut pas que l’activité soit trop longue.
Ainsi, nous avons réparti les lettres sur plusieurs semaines.
L’avantage de ces lettres à toucher par rapport au joli livre de Balthazar est qu’elles sont mobiles.
Nous pouvions jouer à « écrire » des mots.
Essentiellement, les prénoms.
Travail du phonème
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Associer lettre et son
Le phonème est le son que fait une lettre.
Il est important que l’enfant connaisse le nom de la lettre et le son qu’elle chante.
Un jeu que nous adorons à la maison, c’est un jeu de repérage.
Dans un bol ou un saladier, je mets trois objets et je demande alors à ma fille de trouver l’objet qui commence par le phonème que nous travaillons.
Par exemple, le son « b ».
Il est facile d’augmenter le niveau de difficulté en fonction de l’âge et de l’aisance de son enfant.
- Augmenter le nombre d’objets.
- Faire nommer chacun des objets et demander le son que l’on peut entendre à la fin de chaque mot.
- Faire nommer chacun des objets et demander de repérer un son en particulier pour effectuer un tri.
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Mes enveloppes des sons
Vous pouvez retrouver l’activité en ligne.
Là encore il s’agit d’associer une lettre à un son.
L’objectif est de faire travailler la mémorisation et d’associer le son de la première lettre d’un mot à un son d’une lettre.
Ainsi il y a 26 enveloppes pour chacune des lettres de l’alphabet.
L’enfant peut les dessiner, les découper dans un magazine pour les coller etc …
L’ensemble des documents utilisés sont téléchargeables sur mon blog.
Le principe est simple : mettre chacune des images imprimées dans l’enveloppe qui correspond à la première lettre du mot représenté.
Abricot dans la lettre A par exemple en prenant soin de faire chanter le A « Aaaaaaa ».
L’idée est vraiment de permettre à l’enfant de voir, entendre et manipuler en même temps pour mémoriser plus facilement.
Travail de reconnaissance graphique
J’ai acheté le coffret des lettres script Montessori chez Nathan.
Ce coffret n’attire pas vraiment ma fille.
L’objet lettre ne lui parle pas vraiment, elle n’est pas assez à l’aise pour les manipuler.
Nous avons donc créé à la maison le loto des lettres à partir de cartes de lettres avec l’une en majuscule et l’autre en minuscule pour faciliter l’identification des lettres de l’alphabet.
Passer par la carte permet d’être davantage dans le ludique que le coffret de chez Nathan.
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Le Loto des Lettres
J’ai créé mes cartes de lettres avec l’une en majuscules et l’autre en minuscule pour faciliter l’identification des lettres de l’alphabet.
Une fois créée, j’ai imprimé, plastifié et découpé chacune des lettres.
Cela a permis de constituer la pioche.
Ensuite, j’ai créé huit planches de 6 lettres.
Chaque planche a une couleur différente.
Les parties sont simples : chacun des joueurs a une ou plusieurs planches de lettres.
On pioche à tour de rôle, il faut lire la lettre, la faire chanter puis la retrouver sur l’une de ses planches.
Poser un pion dessus et ainsi de suite.
Le premier qui a terminé a gagné !
Je prévois toujours un lot pour le gagnant.
En général, ce sont des petites choses comme une deuxième lecture du soir ou un morceau de chocolat.
Clique ici pour télécharger le loto des lettres et l’abécédaire !
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Cache-cache lettre
Si l’enfant est à l’aise avec la reconnaissance graphique des lettres et leur nom, on peut jouer à cache-cache lettre.
Nous le faisons seulement avec son prénom qui est composé de quatre lettres.
Je sélectionne donc ces quatre lettres, j’en ajoute deux ou trois (il est possible d’augmenter le nombre de lettres pour élever le niveau de difficulté au fur et à mesure.)
Toutes les cartes sont retournées, il faut alors les retourner, les faire chanter et ne conserver que celles qui composent le prénom et essayer de les poser dans l’ordre.
Ranger le matériel
Le matériel est essentiellement en papier ou carton.
Ayant investi dans une plastifieuse, je plastifie ce que je peux pour permettre de conserver l’ensemble le plus longtemps possible.
Cependant, la fragilité des supports et le fait que ce soit un travail collaboratif fait de nos mains ont un impact sur la façon dont ma fille joue.
Elle est beaucoup plus précautionneuse.
Avant que l’ensemble ne soit terminé, nous le rangions avec les activités manuelles en cours, dans un grand bac.
Maintenant, nous avons décoré une ancienne boîte à chaussures qui représente le « coffret ».
On l’a peinte puis nous avons collé des lettres découpées dans des magazines ou des journaux.
Puis, le coffret est rangé avec les jeux de société, en accès libre pour les temps de jeux en famille.
Cela permet deux choses : d’une part que ce soit toujours accessible et d’autre part qu’on reste du côté du jeu.
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Au final, pour nous, ces différentes activités permettent de travailler en plusieurs fois et sous différentes formes l’apprentissage de l’alphabet et des phonèmes associés.
Ainsi, on consolide les bases pour un apprentissage en douceur de la lecture.
Le tout par une approche sensorielle, ludique et artistique qui nous plait énormément.
Les activités sont déclinables à l’infini mais le plus important reste la posture d’observation et répondre aux intérêts de l’enfant lorsque celui-ci les manifeste.
En effet, insister quand l’enfant n’a pas envie, proposer un niveau d’exigence trop élevé ou un temps de concentration trop long auront un impact négatif sur l’apprentissage proposé.
Merci à Elia du blog Cotidiane pour cet article qui nous l’espérons, t’aidera à accompagner tes enfants dans l’apprentissage passionnant des lettres et de la lecture !
Si tu ne l’as pas encore fait, tu peux télécharger le loto des lettres et l’abécédaire, outils qu’elle a créés et qui accompagnent cet article !
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